Fail Fast

Systèmes d'information - le 14 Juillet 2014 par Mathieu WEBER

Si il y a une chose que j'ai apprise en tant que créateur d'entreprise et si il y a un conseil que je peux donner à toute personne voulant se lancer dans l’aventure, c'est bien cette doctrine : FAIL FAST

L’échec de Manolosanctis, c’est de ne pas avoir su faire notre pivot vers l’autoédition assez tôt. Certes c’est plus facile à dire qu’à faire, et dans l’édition les temps sont très longs (1 an entre la signature d’un contrat et les premiers retours sur les ventes).

Pour avoir eu la chance de discuter avec un des co-fondateurs de Criteo, LA startup Française du moment récemment introduise au NASDAQ, je peux vous confirmer qu’il en a été de même pour eux. Avec un business initial centré sur la recommandation de produits culturels, ils se sont rapidement aperçus que le marché de la publicité était plus porteur et qu’ils disposaient d’une technologie assez novatrice dans ce milieu qui leur permettait de lancer le concept de retargeting.

Be the right man, in the right place, at the right moment. Les facteurs de succès sont trop aléatoires pour être prédictibles. Ce qu’on peut faire au mieux, c’est de se tenir prêt et de sauter sur l’occasion lorsqu’elle se présente. Bien sûr il faut savoir forcer son destin, provoquer sa chance, mais ce n’est pas toujours suffisant.

Pour réussir, il faut avoir un time to market très court et une capacité à développer un prototype fonctionnel sans dépenser trop d’argent. Ce n’est que lorsqu’on a pu démontrer le proof of concept que l’on peut réellement investir pour passer au stade industriel et développer son entreprise. Ceci étant dit, ce discours a encore du mal à passer dans la culture française. Contrairement à la culture anglo-saxonne, l’échec est très mal perçu en France. Nous avons ce culte de l’excellence, avec des élites issues des meilleures écoles qui auront pensé dès le départ la meilleure solution. Mais nous avons du mal à reconnaître nos échecs. Fail Fast, ça veut assez dire ne pas s’entêter, couper net lorsque ce n’est pas viable. Combien de fois sommes-nous confrontés à l’évidence qu’une solution ne fonctionnera pas, mais où personne n’osera avouer l’échec ?